Portait d'artiste : Clarisse Baudinière, costumière et circassienne

Depuis son atelier à ZoProd, elle dessine, crée, fabrique des costumes de scène pour des compagnies de cirque contemporain qui voyagent dans le monde entier.

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Quel est votre parcours ?

J’ai fait des études standards en économie et sociale et, en loisirs, du cirque à l’école du cirque de Châtellerault, dont je suis originaire. Ensuite, j’ai intégré l’école Esmod à Paris. La découverte du milieu de la mode – où il faut que tout soit portable, vendable – a été une douche froide. Je pensais que cela allait être beaucoup plus créatif. Je me suis alors spécialisée en costumes de scène et j’ai commencé à faire des stages dans le milieu du cirque, à l’Académie Fratellini par exemple. Mon expérience me faisait comprendre tout de suite les contraintes. Dans cet univers, il n’y a pas de scission entre les parties techniques et artistiques. J’ai fini 2ème de ma promo. Après avoir vécu à Londres, je suis rentrée en France et j’ai commencé à faire mes premiers costumes de cirque pour des camarades de lycée, à avoir mes premiers contrats dans le réseau du cirque contemporain.

Et aujourd'hui ?

Je travaille avec des gens très différents, des compagnies avec un rayonnement international, mais toujours dans le cirque contemporain. Je fais du sur-mesure, des vêtements adaptés à la technicité des mouvements des artistes, je porte beaucoup d’attention aux finitions… En 2020, le Cirque Le Roux a été nommé pour le Molière de la création visuelle. C’était incroyable, une grande fierté. J’ai réalisé 60 pièces, des choses très travaillées, brodées à la main. C’était une belle récompense.

En ce moment, je concrétise plusieurs projets avec des compagnies sous chapiteau. C’est une vie un peu à part. Costumière est un métier de passion, pour lequel on ne compte pas ses heures. Je suis au service de la grande famille du cirque, et les aventures humaines que j’ai avec les artistes me donnent envie de continuer.

Votre regard sur Poitiers ?

Après avoir vécu à Londres, Paris et en Grèce, j’étais heureuse d’arriver dans une ville à taille humaine, installation qui coïncidait avec la venue de mon premier enfant. Culturellement, Poitiers bouge bien. J’ai mon atelier à Zo Prod, j’ai besoin d’une émulation créative autour de moi. J’ai trouvé ici une place dans un réseau artistique, créatif, humain où l’on partage le même état d’esprit, faire de notre passion notre métier.