Portait d'une artiste : Naomie Vogt Roby

Quel est votre parcours ?

Je suis née dans le cirque, j’ai toujours côtoyé cet univers. Au sein du cirque Octave Singulier, mes parents faisaient beaucoup de galas de Noël, avec des artistes du monde entier qui venaient passer un mois à Poitiers. J’ai rencontré des gens de nationalités différentes, tous liés par la même passion : on parle le même langage à travers notre corps, notre métier. Rapidement, je me suis dit que c’était l’expérience la plus riche que j’avais vécue et que je voulais en faire mon métier. Après le collège, j’ai intégré l’École nationale du cirque de Châtellerault où je me suis spécialisée dans ma discipline, le mât chinois. Par la suite, j’ai directement intégré l’École de cirque de Québec, une formation très réputée, notamment dans le mât chinois.

En quoi consiste cette discipline ?

Le mât chinois est un poteau en métal, entouré d’une gaine de pneu, qui culmine à environ 6m de haut, où l’on réalise des acrobaties et des pirouettes. On peut le pratiquer de façon dynamique, moi je l’aborde avec plus de fluidité et de légèreté. Au sein de l’École de cirque de Québec, nous avons 3 ans pour préparer un numéro, accompagnée d’un coach technique et artistique, qui est présenté devant les plus grosses compagnies et producteurs de Québec lors d’une soirée qui marque la fin de notre cursus. Malheureusement, cette dernière a été annulée en raison de la COVID. Cela a été très dur mentalement au début. Puis le Cirque Eloize, l’une des compagnies les plus connues au Québec, m’a proposé de créer une pièce vidéo intégrée dans un film intitulé Sept moments de joie. C’était très intéressant pour ma carrière.

Quelle est votre actualité ?

Au printemps dernier, j’ai débuté une tournée de 6 mois à travers l’Europe avec le cirque Entre nous. En parallèle, toujours avec cette compagnie, nous avons également donné un show dans un théâtre de Madrid en août dernier. Actuellement, je suis de retour au Québec pour commencer une nouvelle création avec la compagnie Machine de cirque. J’ai un contrat de 3 ans, ce qui est très rare dans le milieu. Une fois créé, le spectacle se jouera pendant 3 ans dans des cabarets en Allemagne. Être dans une compagnie permet de continuer à apprendre chaque jour des choses nouvelles. C’est génial.

Votre regard sur Poitiers ?

Je suis née et j’ai grandi à Poitiers, j’y ai fait toute ma scolarité jusqu’à la fin du collège. J’en suis partie à 14 ans. J’ai très vite grandi en dehors, j’ai beaucoup voyagé… mais j’ai toujours gardé contact avec mes amis ici. Dès que je reviens, je les appelle ! Même si, quand je viens en vacances, je travaille chez mes parents et je ne suis jamais au repos, Poitiers est une ville qui me repose !