De son aveu, venir à Poitiers au Brian Joubert club de glace a été pour elle « une bouffée d’air frais ». Après des années passées à Annecy, sous l’égide d’un coach sévère et d’un quotidien train-train, Léa Serna a décidé de franchir le cap en 2019. Depuis, tout lui sourit. Championne de France (son « grand rêve ») en 2020 et 2021, la patineuse a réalisé une prometteuse prestation aux championnats d’Europe qui lui a ouvert les portes des Mondiaux, du 21 au 27 mars, à Montpellier.
Et elle pourrait bien créer la surprise, Léa Serna, du haut de son statut d’outsider qui lui convient très bien. « Je n’ai rien à perdre. J’ai fait de très bonnes choses cette saison, donc je vais arriver sûre de mon potentiel et sans pression. » La confiance et le relâchement, deux facteurs déterminants pour accrocher les terribles russes que l’on dit intouchables. « Elles ont deux bras, deux jambes, comme Léa, balaye Brian Joubert. C’est une fille qui est belle à voir patiner. Elle est grâcieuse et elle est forte techniquement. Dans ces conditions, tout est possible. » Dans sa besace, il y a ces sauts qu’elle rate rarement mais surtout ces pirouettes dans lesquelles elle excelle.
Arrivée avec des a priori sur Poitiers, elle a très vite eu un coup de cœur pour sa ville d’adoption. Si elle trouve que la réputation de la ville aux cent clochers n’est pas justifiée. « Il manque juste la neige et les montagnes », ose l’Annécienne. Malheureusement, sur ce point, on ne pourra rien faire pour elle.