Éditeuriales : le Seuil, un collectif bienveillant

Rencontre avec Chloé Delaume

Lauréate du prix Médicis en 2020, Chloé Delaume signe des textes forts et audacieux. Elle ose des sujets difficiles tels que la maladie mentale ou notre rapport à la mort. Comme pour beaucoup d’auteurs, la relation avec son éditeur est essentielle. Interview avant la rencontre proposée lors des Éditeuriales.

Comment décririez-vous votre relation auteure-éditeur ?

Nous sommes toujours isolés avec nos textes. L’éditeur est le seul avec qui partager cet espace. Moi, j’ai la chance d’avoir trouvé le bon partenaire ! Bernard Comment est la personne la plus importante dans mon travail ! Il préserve et respecte le temps nécessaire à l'écriture. Et surtout, il croit en moi. Il m’a toujours défendue, même au début, même sur des textes difficiles comme Dans ma maison sous terre. 

Comment travaillez-vous ensemble sur un livre ?

Il suggère sans jamais être intrusif. Il fait peu de corrections… quelques phrases surlignées en jaune. Le moment où l’on reçoit les corrections est toujours difficile. Il faut qu’il y ait cette relation de confiance absolue et réciproque pour que ça passe. 

Vous travaillez beaucoup l’autofiction. Écrivez-vous pour vous-même ou pour être lue ?

Quand j’étais petite, je ne pensais pas aux lecteurs, j’étais uniquement dans une écriture expérimentale. Mais depuis 2017, j’ai des trucs à leur dire. Aux femmes surtout. Par rapport à mon engagement féministe. Mes textes sont moins formels, plus fluides. Le dernier, Pauvre folle, est poétique mais aussi très accessible. Pour qu’il soit lu. 

Quelle place occupe la rencontre avec les lecteurs et lectrices dans votre écriture ?

Ça me booste ! Quand une femme me dit que mon livre l’a aidée à sortir d’une relation toxique, je me sens utile.

Rencontre avec Chloé Delaume, Anouk Schavelzon et Bernard Comment mercredi 20 mars à 18h à la médiathèque François-Mitterrand. 

Plus d'infos sur le site de la médiathèque.